La librairie est morte, vive la... ?

La quoi ?
Le monde de la librairie vit une mutation sans précédent, le commerce électronique et la dématérialisation du livre .
Comment les libraires doivent-ils s'adapter à cette nouvelle donne ?
Si la librairie d'aujourd'hui est morte, alors quelle sera-t-elle demain ?

vendredi 26 octobre 2012

Entre mobilité et connectivité (la suite) : la librairie virtuelle

Un précédent billet intitulé "Entre mobilité et connectivité" montrait comment le commerce s'envolait (naviguait) de plus en plus vers le cross canal virtuel des produits de grande consommation.




Je prédisais ainsi l'arrivée prochaine d'une librairie virtuelle, je ne pensais pas qu'elle arriverait aussi vite car la voici : ici






En effet, la librairie irlandaise eason vient d'installer dans la gare de Dublin la première (à ma connaissance) librairie virtuelle.
De plus comme le dit cet article, vous pouvez partager vos achats et/ou votre liste de souhaits sur votre page Facebook !

Cette solution permet un achat via smartphone (donc depuis une application et un QR code) de livres papier (e-commerce) livrable à l'adresse que l'on souhaite.
La vente d'ebooks (téléchargement) n'est pas encore à l'ordre du jour mais il est fort à parier qu'elle sera l'étape suivante !

Le choix du libraire a été de "délocaliser" cette solution dans une gare comme Carrefour et maintenant Casino (Part Dieu à Lyon), Tesco dans le métro (à Séoul), lieux de flux par excellence:





Aller chercher le client là où il se trouve, c'est une très bonne idée.
Encore une fois, le commerce en ligne n'est pas différent que celui du retail. Le commerce c'est faire venir le flux clients, qu'il soit en magasin (retail) ou en ligne (e-commerce).

J'y ajouterais aussi la possibilité via QR codes que découvrir par exemple les animations et dédicaces prévues en librairies, avec l'objectif de faire dévier ce flux vers la librairie elle-même et d'offrir ainsi une autre expérience d'achat basée sur le conseil et la convivialité.

L'équation future du commerce de détail en général et de la librairie en particulier : magasin + e-commerce (livres et ebooks) + m-commerce = librairie omni canal : réaliser des actions commerciales synergiques sur l’ensemble de ses canaux de distribution...

Le changement, c'est maintenant !

mercredi 17 octobre 2012

Les mots de l'économie et de la librairie 2013...

Voici en quelques mots comment certains acteurs de l'économie française parmi les principaux (Havas, Google France, Renault, IBM France, PriceMinister, Orange, Bull, France TV, Pages jaunes...etc.) , voient l'année 2013 qui arrive à grande vitesse (Merci JDN) :

Pour les images, voir ici.

Energie, Adaptation, Innovation, Utile, International, Excellence, Sur-mesure, La valeur, Efficacité/responsabilité, Affuté, Emancipation, Communic'action, Digital, Réinvention, Local, Durable, Mobile, DATA, Audace, Plaisir, Impulser, Cloud computing, Anticiper, Inspiration, Changement, Agilité, Emprunte, Transition, Chamboulé(?)

Pour ma part, ma sélection pour la librairie en 2013 est souligné et j'ajouterais connectivité, Client (compréhension, expérience et satisfaction), Interaction, Collaboratif/collectif, Disruption, Réseau, Contribution, ebook, omni canal...

Et vous, quels mots pour la librairie en 2013 ?

lundi 15 octobre 2012

Entre mobilité et connectivité

L'achat connecté

Le supermarché virtuel de Tesco dans le métro de Séoul les ventes en ligne auraient grimpé de 130% en 3 mois, et le nombre de clients e-commerce augmenté de 76%. L’application mobile aurait été téléchargée par 600 000 personnes...






Carrefour, le minimag. à la gare de Lyon Part-Dieu : aujourd'hui ce ne sont plus des QRcodes mais directement les codes-barres des produits  :



L'étape suivante est la reconnaissance par l'image : achat en un click à partir du papier, et autres fonctionnalités...
Voilà une solution intéressante puisqu'elle préserve l'idée du papier.
L'intérêt du catalogue papier est bien sûr la prise en main et la durée d'existence (quand celui-ci est bien fait) dans le foyer.
Combien de temps les catalogues de Noël en papier restent-ils sur nos tables ?
La rencontre du numérique et du papier semble ici aboutie dans le sens où, une sélection est déjà faite (le catalogue) et l'expérience d'achat est simplifiée.
J'avais déjà abordé le sujet dans mon billet "Réinventer l'objet livre"

Au client d'élargir son choix en se rendant sur le site web du commerçant.
Cette solution pourrait être idéale pour le libraire qui se doit de faire des sélections thématiques au travers de la production importante de livres.
Avec les solutions de scan par le mobile, dont j'ai déjà parlées, le client peut faire sa recherche  et son shopping en magasin avec une solution de paiement intégrée...

Mais ces solutions ne valent que si vous avez avec vous un site web qui tient la route. Or, le taux d'équipement des libraires en site d'e-commerce est, à ma connaissance de... 44%.
Etonnant pour une profession bousculée depuis bien des années maintenant par ce canal de vente : 4 milliards c'est le CA généré par internet dans le monde en 2011, à voir, ici.

Avec l'innovation qui s'accélère chaque jour, il est difficile d'imaginer la profession commerçante du livre sans site de ventes en ligne.
Mais comment faire alors que les investissements demandés sont importants ?
Mutualiser.
Il est peut-être temps que la librairie française prennent enfin de l'avance, qu'elle mutualise certains investissements afin de générer chez le client une image d'innovation sur la base de son métier : la vente de livre et de lecture et la satisfaction du client.
Car l'achat connecté de livres est pour demain...
En effet, ce que nous montre Tesco et Carrefour n'est autre que l'image du commerce (d'aujourd'hui) et de demain.
La librairie de demain ressemblera certainement à cela, un mur avec des images de couverture de livre que le client scannera après avoir eu le conseil du libraire... Ou pas.
En papier ? En numérique ? Les deux ?

L'étape suivante est l'impression à la demande (POD) que certains acteurs sont déjà en train d'explorer...

mercredi 10 octobre 2012

Trois mois de silence...

Trois mois de silence après avoir exploré le futur et de plus en plus le présent de la distribution, du web 2.0, du numérique et de la librairie...
Imaginer quelle sera la librairie de demain qui se doit d'évoluer, de s'adapter face à des concurrents internationaux et surpuissants (AAG).

Prendre la parole sur le net et tenter de faire converger ces domaines n'est pas chose facile.
Parfois, on a l'impression d'avoir tout dit, ou peut-être de ne pas être entendu (ou lu plutôt).
Et puis, on regarde les statistiques du blog et on se dit, quand même, c'est pas si mal.

Et puis, la vie fait son œuvre, et les choses continuent à avancer, de plus en plus vite.
Le commerce opère sa mutation vers le cross canal/omni canal, le Web 2.0 vers le web 3.0, le numérique vers l'enrichi, l'augmenté dit-on même...
Quid la librairie ? Et l'édition ?

Pendant ces 3 trois mois j'ai beaucoup lu, réfléchi; j'ai bougé et visité un certain nombre de librairies (groupes et indépendants) pour "tâter" du terrain, celui dont je me suis un peu éloigné depuis quelques temps. J'ai pris les habits du client lambda et j'ai exploré la réalité de l'ebook en magasin.
Je peux dire que j'ai été de surprises en surprises...
Mais cela fera l'objet de prochains billets.
Je vous parlerai aussi de livres que peut-être vous n'avez pas eu le temps de lire...

Et puis, les chocs de la rentrée. Même si ces tribunes n'illustrent pas la généralité, le numérique continue d'attirer ses détracteurs.
Et le client dans tout ça ?

Chez certains éditeurs, une tribune : Tribune du monde du collectif des 451

"Contrainte par le critère du succès, la production d'essais, de littérature ou de poésie s'appauvrit, les fonds de librairie ou de bibliothèque s'épuisent. La valeur d'un livre devient donc fonction de ses chiffres de vente et non de son contenu." 

Chez certains libraires aussi :

"S'il y a un point qui fait consensus parmi les défenseurs du livre, c'est bien l'urgence de restaurer la fréquentation des librairies. Alors ... comment imaginer, comment prétendre sérieusement que l'on va y parvenir en développant les ventes par Internet, ou pire encore les ventes de téléchargement de fichiers numériques ?"

Et quid du droit du lecteur ?

Je rappelle ici une définition (Wikipédia):

Obscurantisme : "Le terme est exclusivement péjoratif. Un obscurantiste est une personne qui prône et défend une attitude de négation du savoir (refuser de reconnaître pour vraies des choses démontrées), de restriction dans la diffusion d'une connaissance (sans nier la véracité d'une chose, considérer qu'elle ne peut être diffusée pour des raisons de toutes sortes : intérêt personnel, craintes sociales, etc.), ou de propagation de théories dont la fausseté est avérée."

A vous de conclure...

Mais peut-être que : "Tout va très bien, Madame la Marquise" ?



 Et pourtant des projets (TEA, MO3T...etc.) apparaissent, qui prouvent que tout n'est pas perdu pour la librairie et que de nouveaux modèles sont à créer.
"Tout est à construire"
Seule interrogation, le calendrier...
Ne sera-t-il pas trop tard ?

En attendant : "Bonjour demain" :)