La librairie est morte, vive la... ?

La quoi ?
Le monde de la librairie vit une mutation sans précédent, le commerce électronique et la dématérialisation du livre .
Comment les libraires doivent-ils s'adapter à cette nouvelle donne ?
Si la librairie d'aujourd'hui est morte, alors quelle sera-t-elle demain ?

samedi 18 octobre 2014

Lettre à Fleur Pellerin, Ministre de la culture et de la communication

"Dire, c'est faire"

Que se passe-t-il depuis quelques mois ?

Les témoignages de personnalités officielles plutôt critiques et clairvoyantes  sont rares mais commencent à s'accumuler...

Le premier qui m'ait marqué cette année, Vincent Monadé, président du CNL :




Le deuxième est le suivant, il date de cette semaine (jeudi) et est tenu par la Ministre de la culture et de la communication, Fleur Pellerin sur France Culture : 




Quelques extraits :

17'20, Brice Couturier : "L'arbre Modiano ne doit pas nous cacher la forêt"

24', le livre entre en scène

27'54, Fleur Pellerin propose un "plan de formation pour les libraires" !! (L'INFL, pas/plus adapté ?)

28'55, "au prix de quelques adaptations... 
Comment avoir des stocks plus importants ? 
Comment livrer des livres indisponibles très rapidement ? 
Comment améliorer la logistique pour relancer l'activité des libraires ?"

"Je vais m'employer à faire en sorte que ce soit le cas" (chiche ?)

29'25, "Le livre à l'heure du numérique" de Françoise Benhamou
"Toute la chaine de valeur est transformée. c'est une espèce de tsunami (déjà Frédéric Mitterrand, aux Rencontres nationales de la librairie à Lyon en... 2011, avait utilisé ce terme et l'avait complété : "suivi d'un rouleur compresseur". Qu'a-t-on fait depuis 2011 ?)
"La loi ne suffira pas " Faut-il comprendre que la défense ne suffira pas ?
Que la meilleure défense est l'attaque ?, dans le sens de présenter des outils opérationnels alternatifs efficaces face  aux AAG ? (inexistants aujourd'hui...)
Et Mme Benhamou de poursuivre : "Accompagner des usages qui changent et toute une chaine de valeur des offreurs qui doivent s'adapter à ces nouveaux usages" (... !)

Entre parenthèses, concernant Axelle Lemaire, il est dommage que dans les extraits entendus (ceux malheureux proposant de s'allier à Amazon), celui-ci ait été coupé : 

"Interrogée sur les transformations qu'entraînent le numérique dans le secteur du livre, et notamment sur ses répercussions sur les librairies, la secrétaire d'Etat, Axelle Lemaire, a incité les libraires à "s'organiser dans la chaîne d'approvisionnement logistique pour réussir à fournir des commandes très rapidement, sur 24 heures". "Pourquoi n'inventent-ils pas des formes futures d'être libraires ? (c'est tout l'objet de ce blog !) s'est-elle interrogée. Pourquoi ne sont-ils pas prescripteurs dans les recommandations et les référentiels logarithmiques ? Pourquoi n'ont-ils pas d'imprimantes 3 D dans leurs magasins pour imprimer les livres à la demande ? " (ce qui rejoint les propos de la ministre de la culture...)

32'15, parlant d'opérationnel, Fleur Pellerin : "... compréhension de cette chaine de valeur qui dépendra de notre capacité à modifier nos mécanismes d'exception culturelle pour préserver notre modèle.
Comment se forme la valeur dans l'économie de la donnée ?" (excellente question !)

32'28, "Moi je préfère ne pas douter mais faire"

Chère Madame Pellerin, sachez qu'à toutes vos questions du "comment" (ci-dessus), quelques professionnels indépendants, passionnés du li(v)re, ont depuis bien longtemps trouvé les solutions permettant  de préserver, et même de renforcer notre modèle.
Et que le numérique (que vous connaissez bien) se doit d'être un outil d'efficacité au service des métiers, des lecteurs et des communs.

J'en appelle donc à vous.
Seriez-vous prête à les écouter ?

N'est-il pas devenu urgent de préserver et d'enrichir notre modèle du li(v)re, et de l'orienter vers une constellation de valeur (et non une chaine) s'appuyant sur l'indépendance (et non l'individualisme), la neutralité, la mutualisation et les communs ?

Etes-vous sincèrement prête à agir, à faire

Le livre et le lecture vous tiennent en joie...

vendredi 3 octobre 2014

Harper Collins, libraire.


Il y a plus d'un an je décrivais ce que pourrait être à terme la stratégie de distribution du livre.
Les éditeurs pourraient voir, avec le développement du web, une opportunité de livrer le client en direct sans passer par les détaillants. Ici, les libraires.

De nombreux éditeurs français s'y sont mis comme Fleurus et bien d'autres.
Et à mon avis, c'est une stratégie qui va se renforcer, au grand dam des libraires.
Je vous invite à relire ce plagiat que j'avais ouvertement rédigé l'année dernière, ici.

Harper Collins va plus loin en profitant de l'"affaire" Hachette vs Amazon en proposant aux auteurs une meilleure rémunération si l'auteur s'engage à promouvoir son livre via la plateforme d'Harper Collins.
Voir l'article sur IDBOOX, ici.

On pourrait croire que cet éditeur a raison de le faire puisque les librairies indépendantes sont peu nombreuses aux Etats-Unis...
Mais n'était-ce pas l'occasion de renforcer le lien avec ces derniers et ainsi favoriser le renouveau du maillage des librairies sur leur territoire ?

A moins que les libraires américains soient peu sur le web et proposent peu d'e-commerce.
Comme en France.

Ne peut-on pas considérer cette stratégie comme déloyale vis à vis des libraires ?

Qu'en pensez-vous ?

Le livre et la lecture vous tiennent en joie !